Bien des retards

Dans l’organisation d’un véritable enseignement technique à Tours

 

 

 


CREATION DES  SECTIONS PROFESSIONNELLES

 

Si les EPS  n’avaient pas pour vocation l’apprentissage spécialisé, elles se devaient néanmoins d’initier les élèves au travail technique. L’ Ecole primaire supérieure Paul-Louis Courier éprouva quelques difficultés à organiser cette initiation et répondre ainsi, aussi bien aux revendications des familles et des enfants qu’à ceux de l’économie régionale . ( Vœux et observations du Directeur, 1896)

 

En 1892 une loi décidait que les E.P.S. dont l’enseignement était principalement industriel et commercial relèveraient du Ministère  du Commerce et de l’Industrie et deviendraient ainsi des E.P.C.I. (Ecoles pratiques de commerce et d’industrie); ainsi .l’ EPS du  Mans est-elle transformée en 1894 en E.P.C.I. avec 5 heures datelier par jour. Ce ne fut pas le cas de “Paul-Louis Courier” qui manquait de locaux, d’ateliers et d’équipement.

 

En revanche l’E.P.S. Paul-Louis Courier obtint la création en 1895 d’une section professionnelle commerciale, organisée en l899.( arrêté  du Ministre de l’Instruction publique, avril 1895). La section industrielle ne fut créée qu’en 1901, après bien des demandes .(Lettre de l’Inspecteur d’Académie au préfet d’Indre et Loire,1893). Mais finalement ces sections professionnelles ne sont pas très différentes des sections générales et comportent peu d’heures d’ateliers. Préparent-elles ainsi les élèves efficacement ?

 

 

 L’auteur du journal du Cinquantenaire , affirme qu’on n’a jamais donné «  la  possibilité d’assurer autre chose qu’une caricature d’enseignement professionnel » , ce qui est grave dans une ville où i1 n’y a pas alors d’autres écoles  techniques masculines.

 

Certes, et toutes les autorités en conviennent, cet enseignement technique est difficile à organiser car la ville de Tours n’est pas une ville à dominante industrielle ( mais attention cependant : Tours était alors une ville bien plus industrielle qu’aujourd’hui : v. peut-être un jour  sur ce site , une étude  sur les entreprises, les grèves et le mouvement socialiste à Tours au début du siècle) .Comme ses activités tertiaires, les activités industrielles  et artisanales de la ville de Tours sont très variées: dans ces conditions comment organiser un enseignement valable pour tous ?

 

En tout état de cause les conditions matérielles sont insuffisantes : ateliers exigus; absence jusqu’en 1912 de machines-outils. (Lettre du professeur de travail manuel, plan des ateliers ). L’Etat accorda alors des machines-outils, des cours d’électricité industrielle furent organisés assurant ainsi une adaptation  mais comme bien souvent avec un réel retard ...( Délibération du Conseil municipal,1912. Lettre de la maison Tersot).

Pourtant  les besoins de l’économie locale en ouvriers qualifiés et en cadres techniques, la nécessité de reconstruire le pays, la création d’un sous-secrétariat  à l’enseignement technique, doté de   fonds publics importants , aboutit en 1921 à lever les derniers obstacles  à la transformation de la section industrielle en véritable  Ecole pratique d’industrie. Décidée  en 1922 elle sera organisée en 1924. (Rapport du directeur, 1922).

A une époque où les formes traditionnelles de l’apprentissage ont disparu, Tours n’a  donc pas su organiser rapidement la formation technique.  Il n’y a certes en  1921 que 18 600 élèves dans les E.P.C.I. françaises , mais des villes voisines  de Tours ont des écoles techniques depuis la fin du XIXème siècle  :Vierzon, Le Mans, Saumur...)

 

 


LA SECTION  ARTS & METIERS

 

En 1912 est créée uns section, réclamée depuis plusieurs années préparant aux Arts & Métiers ; en fait , jusqu’en 1929, date à laquelle sera créée une section autonome, elle prépare aussi à l’entrée aux Ecoles Normales.

 

L’enseignement durait 4 ans et préparait aux concours d’entrée aux Ecoles d’Arts & Métiers  d’Angers, Châlons-sur-Marne… destinées à former des ingénieurs de production. Peu de succès aux concours, mais les élèves peuvent entrer dans des carrières techniques variées du fait de leur « bagage scientifique » et de leur entraînement au « dessin industriel  » ( Journal du Cinquantenaire)