>  Coups de coeur   
    Résédas et coquelicots du Petit Cher  
 
3 petites fleurs fragiles, blanches légèrement jaunes,  scintillant discrètement au soleil et contrastant avec un groupe de coquelicots
on attiré mon attention à la fin avril  au détour de l'avenue Pompidou (à Tours)
sur le sentier  qui longe le petit Cher.
Quand j'ai compris qu'il s'agissait de réséda... aussitôt m'est revenu en tête le poème musical de Louis Aragon "La rose et le réséda".
Ici le coquelicot rouge remplaçait la rose (supposée rouge)  du poème d'Aragon datant de mars 1943, un mois avant ma naissance.
Les deux vidéos ci-dessous dans le volet gauche tendent à montrer le rôle du coquelicot
qui avive les couleurs du réséda, comme un écho au sens profond du poème.

Quelques jours plus tard deux fleurs de réséda avaient été cueillies et la 3ème piétinée...
et en ce temps de confinement, il ne pouvait s'agir d'occupant allemand...!!!

Vidéos Photo 30 avril 2020 en bordure du Petit Cher La Rose et le réséda (v. site)


      Résédas et coquelicots               Résédas seuls

    
 


Pourquoi cueillir...  ?








 

La rose et le réséda
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

Qu'importe comment s'appelle

Cette clarté sur leur pas
Que l'un fût de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfèrent les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Nos sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

Il coule il coule il se mêle
A la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda

Ethymologie : de resedare en latin qui signifie soigner,
apaiser
Autres noms :     Réséda, Gaude, Herbe jaune, Raiponce,
                             Mignonnette
Anglais :              Wild-Mignonette
Allemand :           Reseda, Resede (die)
Espagnol:             Reseda, reseda odorata
Portugais :           Reseda (-de-cheiro), minhonete (a)
Breton :                 Rezeda
Arabe:                   البليحاء
                               al baliha