>  Coups de coeur   
       Centranthus ruber, Lilas d'Espagne ou Valériane rouge (et blanche)
         

Voici une plante vivace d'origine méditerranéenne de plus en plus répandue en France.. Elle se développe par touffes. Elle s'accroche  traditionnellement aux vieux murs,
et ici à Tours sur les empierrements  canalisant le petit Cher. Mais on la retrouve aussi sur de petits parterres entretenus par la Ville.

Peu exigeante en eau, elle doit être plantée  sur des sols bien draînés. Elle aime la lumière.
Ses hampes florales roses et rouges  ressortent bien sur les vieux murs. On la retrouve de plus en plus accompagnée de sa cousine aux couleurs blanches.
Cette plante au cours du confinement m'a donné la nostalgie de Pornic où j'ai souvent séjourné . Les Lilas d'Espagne y mettent bien en valeur vieux murs et paysages.

D'entretien facile, bien adaptée au réchauffement climatique  faisons quand même attention qu'elle ne devienne pas trop invasive.  A noter que le Centranthus appelé lilas d'Espagne
n'est pas un lilas, et que s'il fait bien partie de la famille des valérianées il ne faut pas le confondre avec la valériane officialis ou valériane herbe à chat.

    
Le nom a été formé à partir du grec : kentron qui signifie éperon
et anthos, plante.
le long éperon courbé à la base de la fleur  contient du nectar.
Il attire donc abeilles, bourdons, papillons etc...,
du moins ceux dotés d'une longue pompe
comme certains papillons sphynx ( Wikipedia).

En Portugais le nom commun est "alfinete" (épingle)
ou cuidado-dos-homems
( i.e. destiné aux hommes)
= pince à cravate, ceci à cause de l'éperon


Le Lilas d'Espagne
nostalgie de Pornic en période de confinement

 
Cliquer sur les photos pour les agrandir
 Je retrouve souvent le lilas d'Espagne  sur les photos prises
en juin 2016
première année de notre installation saisonnière à Pornic.
Les lilas sont souvent au premier plan s'accrochant
aux vieilles pierresmais parfois ils sont  le sujet principal.

En période de confinement les retrouver dans mon quartier,
largement répandues depuis peu a été
un clin d'oeil à Pornic et en même temps un regret
que le déconfinement dans un rayon de 100 km
prolonge encore pour quelques semaines.

Lilas coup de coeur et pincement au coeur à la fois



Héron à l'affût au milieu des Lilas d'Espagne, le long du petit Cher


Centranthus ruber et Centranthus ruber "albus"


Vidéo de Centranthus ruber et Centranthus "albus" en limite de parking
associés à des iris bleus et petits geraniums "sanguins"


Centranthus ruber près de la voie ferrée Saint-Pierre-des-Corps Bordeaux

Liens






Philippe Jaccottet, le poète, a été très sensible
à cette fleur et sa structure qui lui sert à mener
toute une réflexion sur notre destinée
et notre rapport à la nature,
exprimée dans son recueil
"la semaison" (carnets 1954-1979)


"Quand la plante dite centranthe (ou valériane rouge,
et ici lilas d'Espagne) se fane, on voit le bâti léger qui la portait;

des fleurs flétries, minces bâtonnets  mauves, ou gris,
sont encore accrochées ça et là.
Pourtant, cependant, s'ouvrent de petites roues de plumes;
leur extrémité enroulée par le bas peu à peu se relève  et se déploie.
On voit alors une sorte d'arbre porteur de roues
ou d'étoiles emplumées, prêtes à s'envoler ailleurs,
à essaimer, presque argentées,
parfaites dans leur gracilité,
plus belles même que les fleurs.
Légèreté de l'avenir.
Laisser tomber
 ainsi tout éclat, toute couleur rose,
pour faire place à ce filigrane.
Choses à peine attachées à la tige,
absolument sans poids, sans ombre,
ou peu s'en faut, très léger plumage fertile.
         Le centranthe brûle un instant
puis éparpille
ses fertiles cendres argentées."






Valériane rouge - Lilas d'Espagne - Barbe-de-Jupiter -
                                Centranthe rouge

 Soldier's Pride  - Red Valerian - Padstow Pride - Pretty Betsy  -
Bouncing Bess (anglais) -
 Rote Spornblume  - Roter Baldrian (allemand) -
 Valeriana roja  - Hierba de San Jorge (espagnol) -
Centrant  - Herbe de Sant Jordi (catalan) -
alfinete, cuidado-dos-homems (portugais)